04/12/2015 -Mardi 1er décembre, cinq évêques catholiques sud-coréens se sont envolés pour Pyongyang, avec une délégation de dix-sept personnes. L’objet annoncé du voyage de cette délégation, placé sous l’égide du « Comité spécial des évêques pour la réconciliation coréenne », est d’évoquer les réparations à entreprendre sur la
cathédrale de Changchung, à Pyongyang, l’unique lieu de culte catholique du pays, et de développer, autant que faire se peut, les relations entre les catholiques de Corée du Nord et ceux de Corée du Sud. Parmi eux, l’archevêque de Gwangju et les évêques de Daegu, Uijeongbu, Chuncheon ainsi qu’un représentant de l’abbaye de Waegan.
« J’espère qu’à l’avenir, davantage de prêtres sud-coréens pourront se rendre en Corée du Nord et y célébrer la messe », a déclaré Mgr Kim Hee-jong, archevêque de Gwangju, à l’agence NKnews, le 1er décembre. « Il y a beaucoup d’interrogations au sujet des catholiques nord-coréens. Ceux que nous rencontrons sont-ils de véritables catholiques ? J’espère que cette rencontre va nous permettre d’accepter sans réserve leur manière de pratiquer leur foi et nous permettre de développer des relations entre les deux Eglises », a ajouté l’archevêque de Gwanju.
Pour le P. Lee Young-seok, porte-parole de la Conférence des évêques catholiques de Corée du Sud, bien que ce ne soit pas la première fois que des évêques sud-coréens se rendent en Corée du Nord, c’est la première fois que « cinq évêques sont invités personnellement par Kang Ji-young, le président de l’Association catholique de Corée (organe officiel du régime nord-coréen). Jusqu’à récemment, les seules relations que nous avions avec la Corée du Nord passaient par le biais de programmes humanitaires », a-t-il précisé.
Autre élément discret mais peut-être significatif: deux administrateurs apostoliques de territoires ecclésiastiques situés en Corée du Nord font partie de la délégation des évêques invités à Pyongyang: Mgr John Chang Yik, évêque de Chuncheon (1) et administrateur apostolique de Hamhung, ainsi que le père abbé Simon Peter Ri Hyeong-u, de l’abbaye bénédictine de Waegan, administrateur apostolique du territoire de l’abbaye de Tokwon.
Assiste-ton aux prémices d’une amélioration des relations entre les deux Eglises de Corée, ou simplement à une rencontre de plus, organisée de toute pièce par le régime nord-coréen dans le but de démentir l’absence de liberté religieuse ? Difficile pour l’heure de se prononcer… Pourtant, force est de constater que les rencontres entre les deux pays se sont intensifiées ces derniers mois, après une période de statu quo.
Le 25 août dernier, des responsables de haut niveau des deux Corée étaient tombés « d’accord pour que Séoul et Pyongyang entretiennent des relations à court terme, afin d’améliorer les liens nord-sud, et établissent des négociations et un dialogue à multiple-facettes », pouvait-on lire dans le document officiel de cette rencontre. Le 26 novembre dernier, les autorités des deux Corées se sont de nouveau rencontrées, à Panmunjom (2). Les deux délégations devaient, entre autres, évoquer de possibles entretiens à haut niveau qui pourraient relancer une coopération économique et humanitaire avec le Nord. Selon le JoongAng Daily, c’est lors de cette réunion qu’a été confirmée la rencontre du 11 décembre prochain entre de hauts dirigeants nord- et sud-coréens, une première depuis huit ans, les deux derniers sommets bilatéraux remontant à 2000 et à 2007.
Néanmoins, pour Cheong Seong-chang, chercheur au Sejong Institute de Séoul, le fait que la prochaine rencontre rassemble des vice-ministres des deux pays, et non pas les ministres eux-mêmes, prouve « un manque réel de volonté de la part des deux pays à franchir une étape décisive dans le processus de négociation. Il existe un fossé énorme entre les capacités d’actions d’un ministre du gouvernement et celles d’un simple vice-ministre », analyse-t-il. (eda/nfb)
(1) Le territoire du diocèse de Chuncheon, ville située en Corée du Sud, à 80 km au nord-est de Séoul, couvre la province de Gangwon-Nord (en Corée du Nord) ainsi que deux districts de la province de Gyeonggi et une partie de la province de Gangwon (en Corée du Sud).
(Source: Eglises d'Asie, le 4 décembre 2015)
« J’espère qu’à l’avenir, davantage de prêtres sud-coréens pourront se rendre en Corée du Nord et y célébrer la messe », a déclaré Mgr Kim Hee-jong, archevêque de Gwangju, à l’agence NKnews, le 1er décembre. « Il y a beaucoup d’interrogations au sujet des catholiques nord-coréens. Ceux que nous rencontrons sont-ils de véritables catholiques ? J’espère que cette rencontre va nous permettre d’accepter sans réserve leur manière de pratiquer leur foi et nous permettre de développer des relations entre les deux Eglises », a ajouté l’archevêque de Gwanju.
Pour le P. Lee Young-seok, porte-parole de la Conférence des évêques catholiques de Corée du Sud, bien que ce ne soit pas la première fois que des évêques sud-coréens se rendent en Corée du Nord, c’est la première fois que « cinq évêques sont invités personnellement par Kang Ji-young, le président de l’Association catholique de Corée (organe officiel du régime nord-coréen). Jusqu’à récemment, les seules relations que nous avions avec la Corée du Nord passaient par le biais de programmes humanitaires », a-t-il précisé.
Autre élément discret mais peut-être significatif: deux administrateurs apostoliques de territoires ecclésiastiques situés en Corée du Nord font partie de la délégation des évêques invités à Pyongyang: Mgr John Chang Yik, évêque de Chuncheon (1) et administrateur apostolique de Hamhung, ainsi que le père abbé Simon Peter Ri Hyeong-u, de l’abbaye bénédictine de Waegan, administrateur apostolique du territoire de l’abbaye de Tokwon.
Assiste-ton aux prémices d’une amélioration des relations entre les deux Eglises de Corée, ou simplement à une rencontre de plus, organisée de toute pièce par le régime nord-coréen dans le but de démentir l’absence de liberté religieuse ? Difficile pour l’heure de se prononcer… Pourtant, force est de constater que les rencontres entre les deux pays se sont intensifiées ces derniers mois, après une période de statu quo.
Le 25 août dernier, des responsables de haut niveau des deux Corée étaient tombés « d’accord pour que Séoul et Pyongyang entretiennent des relations à court terme, afin d’améliorer les liens nord-sud, et établissent des négociations et un dialogue à multiple-facettes », pouvait-on lire dans le document officiel de cette rencontre. Le 26 novembre dernier, les autorités des deux Corées se sont de nouveau rencontrées, à Panmunjom (2). Les deux délégations devaient, entre autres, évoquer de possibles entretiens à haut niveau qui pourraient relancer une coopération économique et humanitaire avec le Nord. Selon le JoongAng Daily, c’est lors de cette réunion qu’a été confirmée la rencontre du 11 décembre prochain entre de hauts dirigeants nord- et sud-coréens, une première depuis huit ans, les deux derniers sommets bilatéraux remontant à 2000 et à 2007.
Néanmoins, pour Cheong Seong-chang, chercheur au Sejong Institute de Séoul, le fait que la prochaine rencontre rassemble des vice-ministres des deux pays, et non pas les ministres eux-mêmes, prouve « un manque réel de volonté de la part des deux pays à franchir une étape décisive dans le processus de négociation. Il existe un fossé énorme entre les capacités d’actions d’un ministre du gouvernement et celles d’un simple vice-ministre », analyse-t-il. (eda/nfb)
(1) Le territoire du diocèse de Chuncheon, ville située en Corée du Sud, à 80 km au nord-est de Séoul, couvre la province de Gangwon-Nord (en Corée du Nord) ainsi que deux districts de la province de Gyeonggi et une partie de la province de Gangwon (en Corée du Sud).
(Source: Eglises d'Asie, le 4 décembre 2015)